Difficile de s’en lasser…je sais bien que l’on s’éloigne très sensiblement des “populaires” mais comment faire l’impasse sur les productions de Ferrucio Lamborghini, surtout dans les années 60. Dans l’ombre des Miura et Espada qui connaîtront le succès, les Jarama et Islero ne sont pas du tout à dédaigner. Et l’Islero, sujet du jour, est sans doute ma préférée. Non que je sois insensible à l’incroyable silhouette d’une Espada ou aux performances hallucinantes des Miura, non pas le moins du monde, mais le classicisme de génie de l’Islero me fait craquer. Quelle classe ! Dessinée par Mario Marazzi, installé qui s’est installé à son compte avec des anciens de chez Touring, officine alors fermée, elle affiche une élégance qui sied parfaitement à Ferrucio. Elle reprend aussi le V12 4 litres Bizzarrini de 320 CV de l’Espada mais avec sa carrosserie en acier, elle pèse près de 1500 kilos.
Si je craque aujourd’hui pour sa ligne, ce ne fut pas franchement le cas des acheteurs potentiels en 1968, date de sa sortie. Ses performances un poil justes pour la catégorie et surtout sa qualité de fabrication désastreuse (c’est bien le mot) vont mettre à mal toute velléité de conquête de l’engin. Dommage, vraiment dommage…Et Ferrucio corrige le tir en 1969 avec une version S de 340 CV et enfin réalisée correctement mais le mal est fait. Il ne se vendra que 125 Islero et 100 Islero S, ce qui va sérieusement plomber les comptes de Lamborghini déjà dans le rouge. Fin de l’histoire Islero en 1970, soit seulement deux petites années de production…Allez, vous le voyez venir…Lamborghini, V12, ligne classique mais superbe, faible production…oui, ça “pique un peu” comme dit mon voisin. Si on était entre 40 et 70 000 euros pour une version initiale et entre 70 et 100 000 euros pour une S en 2007, il faut compter entre 275 et 300 000 euros aujourd’hui…Effectivement, ça devait arriver !
Son classicisme lui vaut aujourd’hui de réellement sortir de l’ombre et pour la fiabilité et la qualité de réalisation, de très prestigieuses officines savent faire pour lui donner un “état concours” irréprochable. Prévoir un chèque avec quelques zéros tout de même. Bon, c’est une merveille très délicate, une danseuse…6 carburateurs Weber double corps, de la rouille en veux-tu en voilà…Mais quelle merveille ! Les petits pare-chocs au dessus des feux arrières avec les quatre sorties d’échappement, je suis fan…pas vous ?
Investissez, il n’est pas trop tard !
Sylvain DEVAUX
Rédacteur en chef
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