Elle a eu une carrière en demi-teinte pour ne pas parler d’échec. Toutefois, elle s’est assez bien vendue en France pour une voiture italienne. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’elle était plutôt en avance sur son temps et que nous serions, semble-t-il, assez sensibles à l’argument, tout du moins à cette époque. L’objet de ce propos c’est l’Autobianchi Primula (primevère) produite entre 1964 et 1970. Elle aurait pu s’appeler Fiat puisqu’elle a été développée par le centre de recherche du constructeur mais les dirigeants, plus axés sur la production de masse à faible coût de revient, l’avaient trouvée trop audacieuse…Elle sera finalement produite et commercialisée sous une autre marque du groupe, j’ai nommé Autobianchi.

Alors cette Primula ? Une compacte de bon aloi mais qui combine quelques nouveautés. Elle dispose d’un hayon, une première dans cette gamme mais surtout d’un moteur transversal et d’une boite de vitesses en bout, donc transversale également. De quoi rendre la Mini verte de jalousie. Mécaniquement, elle reprend le 4 cylindres de 1221 cm3 de la Fiat 1100 D, beaucoup moins à la page. Mais sa conception moderne va plaire avec aussi un embrayage hydraulique et quatre freins à disques. Fiat qui développe de son côté la 124 prend un sacré coup de vieux avec cette fringante Primula, dommage !

La Primula évoluera avec aussi une version S dotée d’un carburateur double corps pour développer 65 CV et sera proposée en berline 4 portes ou en coupé 2 portes. Les ventes sont “ridicules” pour Fiat qui mise sur l’effet de masse, mais c’est un succès pour Autobianchi, le verre à moitié plein ou vide… Commercialisée entre 1964 et 1970, elle s’écoulera à 74 858 exemplaires dont environ 15 000 en France, pays qui a apprécié ses qualités novatrices je vous disais. Aujourd’hui, si elle n’est pas dévorée par la rouille, elle reste pimpante et agréable, mais ce n’est évidemment pas le placement du siècle. C’est toutefois une populaire originale et il faut compter entre 6 et 12 000 euros, ceci pour un coupé S.

Investissez, il n’est pas trop tard !

Sylvain DEVAUX

Rédacteur en chef

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